Historique

C'est au détour d'un large virage de la D74 (ancienne route impériale) qu'on découvre en venant de Langres le village de Bannes, niché parmi des vergers verdoyants. Le territoire, parcouru à l'époque néolithique, a surtout été occupé à l'époque gauloise aux Rits-de-Corbée près du territoire de Champigny, puis à l'époque gallo-romaine au même endroit. Il subsiste encore de cette époque deux voies romaines qui encadrent toujours le territoire communal à l'est comme à l'ouest.

Pourtant, le village lui-même n'est pas ancien. Son nom moderne semble dérivé du gaulois "Bagina", la forêt de hêtres, laquelle s'est bien conservée dans les massifs forestiers d'alentours. Signalé dès le XIe siècle, comme appartenant déjà au chapitre de Langres, le village actuel est la deuxième commune du département après Langres à avoir reçu sa charte d'affranchissement d'un seigneur ecclésiastique. Plus tard, sa position entre deux voies lui valut d'être souvent ruinée par les guerres, notamment au XVe siècle et il fut encore pillé par les croates en 1639. Il ne reste plus aujourd'hui aucun vestige visible de ces antiques époques, pas même l'église, laquelle construite en 1771, a été remarquablement restaurée extérieurement ces dernières années. Bien que sans caractère, on y remarquera son ancien dallage réalisé en briques locales, sur lesquelles se remarquent d'innombrables traces de chiens et de poules, très curieuses.

Les maisons, pour la plupart du XVIIIe siècle, présentent avec leurs enduits uniformes plutôt clairs une certaine unité banalisée, que ne vient pas déparer un certain mélange de styles constitué par les portes de granges bassignottes cintrées et celles, gauloises au linteau droit. Certaines  maisons présentent encore de jolies niches du XVIIIe siècle. Dans le même ordre d'idées, si les croix du village sont bien mises en valeur, il n'en va pas de même pour celle de 1729 implantée près de la scierie, après deux déplacements successifs, et qui reste malgré tout peu visible. Son socle massif est à entablement, selon la mode du XVIIe siècle.

L'ancien presbytère bien restauré en salle des fêtes respecte un certain cachet du bâtiment. Cette salle des fêtes située à proximité de l'église et de la mairie-école, contribue à participer aujourd'hui à l'animation du village.

Les rues ont, elles aussi, bénéficié de cet effort d'embellissement et particulièrement la traversée de la rue D74. La mise en place de nombreuses plantations arbustives est du meilleur effet. Ailleurs dans le village, le nom commun des rues ( rue de l'école, de la Liez etc) a perdu le charme de celui de nos anciens lieux-dits.

A Bannes, on le voit, on fait aujourd'hui des efforts pour améliorer son cadre de vie, efforts dont parait-il, ont toujours été capables ses habitants, comme semble souligner cet ancien dicton : "Banni, banneu, tire lai kieuche ai mont ai veu" ce qui veut dire "Bannois, bannois, tire la cloche par monts, par vaux" qui fait allusion à l'échange d'un bois communal( le Bois de la Cloche) contre vue des cloches de Champigny ramenées à Bannes à travers monts, il y a de celà plus de 200 ans.

souhaitons donc à ces habitants, conformément à la tradition de ne pas faillir à leur réputation, dans leur effort d'embellissement du village.

( tiré d'un article d'Alain Catherinet)